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Tuesday, August 11, 2020

Essai Bentley Bentayga V8 (2020) : un autre monde - Auto-Moto

apaituberita.blogspot.com

Il y a des signes qui ne trompent pas. En quittant la concession Bentley Paris Seine, située en plein triangle d’or, ce conducteur de deux-roues nous adresse un petit signe de la tête en guise d’approbation, comme pour nous signifier qu’il a compris que nous n’étions pas au volant d’un « vulgaire » SUV ! Nous avons en effet pris place à bord d’un engin à quatre roues à nul autre pareil. Coupés du monde, dans un silence de cathédrale – c’est à peine si l’on perçoit le doux feulement du « vi-eight » – nous évoluons dans un confort ouaté. Malgré son gabarit de camionnette, le Bentayga se conduit, ou plus exactement vous conduit, avec plus de facilité qu’une petite citadine. Perché sur d’impressionnantes jantes de 22 pouces, « dans » un fauteuil au cuir aussi doux et moelleux qu’un plaid en mohair, vous jouissez d’une vue panoramique sur ce bas monde. Ou sur les cieux grâce au toit ouvrant panoramique. Vous avez alors tout loisir de pianoter sur le nouvel écran multimédia tactile de 10’’9 pouces ou vous laisser bercer par la hi-fi Naim, optionnelle, qui délivre 1 780 w via 20 haut-parleurs. Toutes les commandes bénéficiant d’une ergonomie parfaitement intuitive. Mais un tel équipage invite au voyage. A défaut de campagne anglaise, nous portons notre dévolu sur notre belle Bourgogne. Direction Chablis. Les 200 km de bitume sont avalés plus sereinement que la traversée de la capitale. C’est tout juste si nous ne nous ennuyons pas, tant il ne se passe rien. Deux ou trois petites accélérations permettent de se convaincre que la puissance est « suffisante », comme on disait jadis chez Rolls-Royce qui jugeait bassement matériel de parler cavalerie. Le « petit » V8 4.0 litres biturbo délivre 550 ch et 770 Nm de couple, dès 1 960 tr/mn, au travers d’une transmission automatique ZF qui égrène imperceptiblement chacun de ses 8 rapports. Et pour la bonne conscience écologique, il dispose d’une coupure de 4 de ses 8 cylindres, à charge partielle. Ceux qui trouveraient cette cavalerie un peu juste devraient pouvoir choisir la version 6.0 litres dont le W12 développe 608 ch (et même 635 sur la Speed), si elle est reconduite. Inutile de préciser que, tant notre sens civique que le bons sens, nous ont empêché de vérifier la vitesse de pointe annoncée par la firme de Crewe : 290 km/h. N’est pas un Bentley Boys qui veut. Des gentlemen-drivers qui remportèrent pas moins de 4 victoires consécutives aux 24 Heures du Mans, entre 1927 et 1930. A peine le temps, pour madame, de profiter des six programmes de massage des sièges, également ventilés et chauffants, en se remaquillant, utilisant le vernis des placages en bois précieux en guise de miroir, lesquels proposent pas moins de 8 essences, à assortir aux 7 teintes de carrosserie – plus 56 spéciales ou « à la carte » – et aux 15 cuirs, dont 10 spéciaux.

Ce Bentayga se révèle d’une stupéfiante efficacité…

Les petites routes bourguignonnes nous tendent leur bitume, aussi sinueux que rugueux. Notre ancienne « spéciale » d’Irancy nous fait prendre conscience de deux choses : premièrement, si ce Bentayga se révèle d’une stupéfiante efficacité, avec sa transmission intégrale et ses différentiels, il ne peut décemment pas offrir l’agilité d’une petite sportive, avec ses 2,4 tonnes à vide (et 3,2 tonnes à pleine charge), malgré sa carrosserie tout alu. Une masse pour le moins conséquente qui se ressent au freinage malgré l’efficace option carbone-céramique. Deuxième constat, même mode sport enclenché, l’amortissement pneumatique piloté, en continu, préserve un confort qui ne ferait pas même vaciller le chapeau de sa Majesté. Ni son séant ! L’Altesse pourra également profiter, à l’arrière, d’un espace aux jambes qui gagne jusqu’à 10 cm, et de deux fauteuils séparés, avec un petit frigidaire pouvant accueillir un flacon de 750 ml et ses flûtes en cristal (version Mulliner). Pour emmener ses petits-enfants elle pourra choisir la version 7 places. Chez Bentley, on aime toutes les familles. Pourvu qu’elle soient riches ! Enfin, si le coffre n’est pas aussi démesuré que tout le reste, son volume est suffisant pour charger quelques caisses du précieux nectar bourguignon.
Sur la route du retour, une dernière étape s’impose chez notre ami Pierre, grand amateur de « Binteley » – anciennes, il va sans dire. Le verdict de ce juge de paix tombe après moins de 10 minutes et quelques photos dans son parc. Autant avait-il qualifié le premier opus de « Bentaudirus », à traduire par Bentley-Audi pour Russes (ce Bentayga est en effet le cousin britannique des Audi Q7/Q8, Volkswagen Touareg, Porsche Cayenne et Lamborghini Urus…), autant considère-t-il ce dernier avec infiniment plus d’indulgence. Avec sa calandre agrandie, plus rectangulaire, ses optiques ovalisées et son bouclier redessiné, sa proue apparaît plus sportive. Quant à sa poupe, elle gagne grandement en finesse – ce qui n’était pas difficile – avec un hayon qui empiète désormais sur les ailes et intègre de nouveaux feux ovales inspirés de ceux du majestueux coupé Continental GT, auxquels répondent des sorties d’échappements de même forme. La plaque de police migre quant à elle du hayon au centre du bouclier, laissant place à un lettrage Bentley qui n’existait pas, comme pour souligner qu’il s’agit bien d’une Bentley…
Les évolutions intérieures sont plus ténues et seuls les propriétaires de l’ancien Bentyaga les remarqueront. En plus du nouveau bloc-compteurs analogique et du nouvel écran multimédia tactile, les sièges et le volant ont été redessinés et une grille d’aération oblongue a remplacé les traditionnels aérateurs ronds qui, heureusement perdurent, à droite et à gauche de la planche de bord, avec leurs « indispensables » tirettes qui, comme toutes les autres commandes à l’exception des poignées de portière, ont depuis longtemps abandonné le métal au profit du plastique. Et c’est bien là le seul et unique reproche que l’on puisse adresser à un habitacle à la finition résolument irréprochable. Reste une question qui nous taraude, qu’aurait pensé l’illustre créateur de la marque – née en 1919 – Walter-Owen B., de ce SUV pachydermique, comparé aux autres créations de Crewe ? Une chose le rassurerait sans aucun doute : ce Bentayga n’est pas la Bentley la plus vendue, c’est la Continental GT. L’honneur est sauf.

Verdict et avis

Moins lourd esthétiquement, ce nouveau Bentayga le reste sur la balance et pour le portefeuille. Il n’en demeure pas moins le SUV le plus luxueux, confortable et attachant au monde.

Acheter

Essai Bentley Bentayga V8
Version essayée : 195 000 €
À partir de : 195 000 €
Conso moyenne constructeur/durant l’essai (l/100 km) : 13,3/16,7
CO2/malus : 302 g/20 000 €
Puissance fiscale : 46
Pays de fabrication : Grande-Bretagne

Gamme proposée

Essence : 550 ch, 195 000 €

Conduire

Moteur : V8, 32 soupapes, 2 turbos double entrée, injection directe essence avec désactivation de 4 cylindres sur 8 à charge partielle, distribution variable, FAP, Stop & Start, 3 996 cm3
Transmission : intégrale permanente, automatique 8 vitesses, différentiel central Torsen, différentiel AR à glissement limité
Puissance (ch à tr/min) : 550 ch à 6 000 tr/min
Couple (Nm à tr/min) : 770 Nm de 1 960 à 4 500 tr/min
Poids (kg) : 2 416
Long.xlarg.xhaut. (m) : 5,12×2,0x1,74
Empattement (m) : 2,99
Réservoir (l) : 85
Vitesse maxi (km/h) : 290 km/h
0-100 km/h : 4’’5
Pneus de série : 285/45 (Z)R 21
Pneus de l’essai : Pirelli PZéro (285/40 ZR 22)

Vivre

Coffre : 484 litres

Parmi les options

  • Freins carbone céramique (11 770 €)
  • Bar, avec frigidaire (4 660 €)
  • Hi-fi Naim (6 660 €)
  • Sièges arrière individuels (8 415 €)
  • Pack Mulliner, avec jantes 22’’, cuir diamanté, coloris au choix, pédalier alu et logo Bentley surpiqué sur sièges (11 635 €)
  • Logo projeté sous les portières (830 €)
  • Peinture spéciale (4 660 €)

Principales concurrentes

Maserati Levante 3.8 GTS, 530 ch, à partir de 138 000 €
Lamborghini Urus 4.0 V8, 650 ch, à partir de 223 361 €
& futurs SUV Aston-Martin DBX, Ferrari et Rolls-Royce Cullinan

On aime

  • Confort royal
  • Agrément de conduite
  • Performances « suffisantes »
  • Présentation-finition
  • Démesure

On aime moins

  • Poids
  • Manque de discrétion
  • Trop de plastiques…

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August 12, 2020 at 05:01AM
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